En Valais on trouve la plus haute montagne de Suisse, le plus grand glacier des Alpes, mais lorsqu’on parle de compétitivité c’est vers les bas du classement qu’il faut se pencher. Attention, pas trop quand même, au risque de tomber sur le Jura.
L’info est tombée ce mercredi 25 août. L’UBS a sorti son étude sur la compétitivité des cantons 2021. Le Valais est avant dernier de cordée, en occupant la 25ème place[1]. Pas brillant. Ce constat ne date pas de hier, puisqu’en 2016[2], cette même étude plaçait déjà le Valais à l’antépénultième place et ça continue, encore et encore, comme dirait Cabrel.
Le Canton critique vivement cette étude, en argumentant que les secteurs dans lequel le Valais est actif, à majorité traditionnels, ne sont pas les plus favorables à l’innovation. Certes, mais regardons alors cet indicateur d’un peu plus près. L’étude prend en compte huit dimensions : structure économique, innovation, capital humain, marché du travail, accessibilité, bassin de réception, environnement de coûts et finances publiques. On constate alors qu’il y a des points sur lesquels le Valais ne pourra rien y faire, on ne déplace pas les montagnes, surtout que nous en sommes bien fier. Impossible donc pour le canton d’améliorer son bassin de réception. Mais cela ne doit pas être une excuse pour expliquer un manque de compétitivité flagrant. Il existe d’autres dimensions sur lesquelles nous devons alors agir, et même agir plus que d’autres cantons, afin de contrer le désavantage géographique subi par le Valais. Les montagnes ne doivent pas empêcher de devenir une « Silicon Valais » avec une grande capacité d’innovation.
On peut agir sur l’environnement des coûts, tel que les taux d’imposition, les loyers, les prix de l’énergie. Prenons par exemple le cas de Soleure. Le canton a réussi à améliorer son score dans ce classement en réduisant le taux d’imposition sur le bénéfice des personnes morales. Mais en analysant l’étude canton par canton, on constate que le Valais doit aussi grandement améliorer son capital humain. Le Valais souffre de la fuite des cerveaux et ne dispose pas d’assez de diplômés du niveau tertiaire pour prétendre à devenir un canton compétitif en termes d’innovation. Avec la HES et l’EPFL le canton tente de remédier à ce problème, mais il faut être encore patient. Pendant ce temps, il faut continuer de travailler pour inciter des entreprises et des sociétés à s’installer en Valais pour profiter de ce capital humain qui arrive et des autres atouts du canton, en améliorant l’accès aux infrastructures et aux marchés d’approvisionnement ainsi que son attrait pour l’innovation.
En conclusion, cette étude peut être critiquée, mais elle a le mérite de mettre en lumière, malgré tous les efforts déjà entrepris, qu’il faut continuer à travailler politiquement pour permettre au Valais de diversifier ses secteurs économiques. Car si le canton du Valais a un historique d’innovation qui est quand même très faible par rapport à d’autres cantons, cela ne veut pas dire que l’avenir doit en être autant.
Amos Guillaume, Le Châble, vice-président des JLRvs
[1] https://www.ubs.com/global/fr/media/display-page-ndp/fr-20210825-ubs-study-2021.html
[2] https://www.ubs.com/global/fr/media/archive/news-archive-ndp/fr-20160331-competitiveness-indicator-2016.html