La phase test d’un projet mené conjointement entre l’OFROU et plusieurs canton suisses va bientôt commencer à Sion, Zermatt et Verbier. Le projet prévoit une taxation dynamique des automobilistes en fonction des heures de circulation. Tout d’abord effectuée de manière volontaire et sans taxe, les taxes seraient mises en place dès 2024 pour une durée de 10 ans.
Il s’agit donc de prélever de nouvelles taxes sur le dos des automobilistes. On sait pourtant pertinemment que la crise actuelle du Covid est en train de mettre à genoux la plupart de la population et que cette situation de « crise financière » va certainement durer des années encore, avec des faillites et un chômage en hausse. On vote par ailleurs bientôt sur une loi CO2 qui prévoit d’augmenter le prix de l’essence d’environ 10 centimes, ce qui signifie environ une augmentation de CHF 750.- par personne, par an. Et on souhaite encore taxer les personnes qui doivent prendre leur voiture pour aller travailler et qui n’ont pas la chance de pouvoir disposer d’horaires flexibles ? Non Merci !
Le Valais est un canton magnifique et où il fait bon vivre, il a pourtant des particularités géographiques uniques qui rendent le développement des transports publics compliqués. Des solutions applicables dans des grandes villes où des bus, des trams et des métros desservent les arrêts toutes les 10 minutes ne peuvent être appliquées à un canton alpin comme le Valais. Certes l’offre se développe de plus en plus, mais il est inconcevable de péjorer ceux qui habitent dans les vallées latérales et qui ont 6 bus par jour avec un dernier départ à 19h.
Ainsi, si l’objectif de l’initiative de récolter des données pour de mieux comprendre et repenser la mobilité valaisanne, tout en améliorant la qualité de vie en ville et en station est louable, la finalité est catastrophique et rate sa cible. En effet, pour inciter les valaisans à se déplacer en transports publics, c’est l’offre qui doit être promue et développée en premier lieu et seulement une fois qu’elle sera suffisante, des mesures financières « incitatives » pourront être mises en place. D’autres approches comme le développement de circuits de mobilité douce (pour les communes les plus proches) doivent également être considérés dans le processus de réflexion.
En revanche, et dans la situation actuelle ces péages n’auront pour seul effet que de faire disparaitre les villages de montagne et de faire descendre tout le monde en plaine. Pire un phénomène de gentrification ou d’embourgeoisement de la montagne pourrait apparaitre, avec des résidences secondaires devenant la norme. Si l’objectif caché de cette initiative est la concentration de la population valaisanne en ville, alors il est atteint !
Florent Aymon, Savièse, membre du comité JLRvs